mercredi 21 janvier 2015

Une Sainte Agnès, entre conviction et conscience

En ce mercredi 21 janvier, nous pensons plus spécialement à Sainte Agnès, un personnage synonyme de pureté. Nous l’associons de prime abord, question de racines, à une Sainte Agnès Lê Thi Than, une martyre au Tonkin, sanctifiée en 1842, indépendamment de la sainte de Rome, qui à l’âge de 13 ans, dans les années 300 de notre ère, s’est sacrifiée pour son dieu.
Petit clin d’œil aussi à cette commune des Alpes-Maritimes qui, comme Provins est un superbe village médiéval, comptant parmi les plus beaux de France.


Pour cette Saint Agnès, Edgar Morin nous propose une pensée de Paul Valéry: ‘‘Une conviction est solide quand elle résiste à la conscience.’’ Nous avions coutume de dire qu’il fallait être de convictions, qu’il pouvait être constructif de les affirmer, à condition qu’elles soient passées au crible de notre conscience… Nous réalisons que lorsque nous l’avions lu, il y a fort longtemps de cela, Paul Valéry nous avait marqué, et cette empreinte qu’il nous aura laissée, nous conforte dans ce regard un peu distancié qu’il nous semble nécessaire d’avoir par rapport aux événements que nous venons de connaître au plan national.

Charlie entre spontanéité et réflexion
Une conviction ne se forge pas en deux coups de cuillère à pot, a besoin de s’élaborer, de s’étayer, d’être confrontée au ressenti des autres. Les grands mouvements spontanés ont leur intérêt, ne serait-ce que comme éléments déclencheurs, comme déclics mais cet intérêt a besoin d’être pérennisé, d’être analysé, d’être réfléchi, d’être considérés avec le recul nécessaire.
C’est ce qui est en train de se passer, quinze jours après les événements que nous avons évoqués, après l’exploitation médiatique qui en a été faite dans un premier temps. Ces personnes qui ont répondu à cet élan spontané ne risquent-elles pas d’être aussi les plus promptes à s’impatienter, à avoir du mal à accepter qu’il faut du temps pour reconstruire, pour occuper au quotidien, un espace qu’on a laissé à l’abandon depuis de nombreuses décennies?
Un petit clin d’œil avec ces deux citations qui contribuent à construire notre réflexion, l’une étant d’Oscar Wilde: ‘‘On a conscience avant, on prend conscience après.’’. Et celle de Georges Elgozy, cet économiste français né en Algérie, poète à ses heures et qui a couvert pratiquement tout le siècle dernier avec pertinence souvent: ‘‘Conscience collective: somme des inconsciences individuelles.’’
Histoire de pousser le bouchon un peu plus loin… Mais quoi qu’il en soit, bonne fête aux Agnès.

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