lundi 19 janvier 2015

Minutes de silence et temps de réflexion


Après les événements tragiquement horribles que nous venons de connaître, sachant que le temps de l’émotion spontanée est à prendre en considération, ne serait-ce que parce qu’il nous offre une réponse instantanée partagée par le plus grand nombre, il nous semble important de nous accorder aussi, un temps de réflexion.

Après l’attitude pas très raisonnée ni raisonnable de la quasi-totalité des médias, surtout télévisuels, qui se sont attachés dans un premier temps à exploiter surtout les ressorts de l’émotion, l’on se surprend à constater que dans un deuxième temps ils jouent la carte de la réflexion et de l’analyse… L’on invite alors des spécialistes en tous genres, reconnus, et dont la fiabilité n’est pas à mettre en cause, des sommités du monde de la psychologie, des auteurs de notoriété, des philosophes et autres anthropologues, pour donner du crédit à cette démarche à posteriori, de construction, d’élaboration sensée… comme si l’on ne s’en était jamais départi !

Avec un peu de recul, cela nous fait revivre ces pensées de Maram al-Masri dans son livre ‘‘Elle va nue la liberté’’:
- La fillette: ‘‘ Maman, c’est quoi, la liberté ?’’
- Sa mère: ‘‘Quelque chose de très cher.’’
- Elle: ‘‘Alors, on ne peut pas l’acheter ?’’
- Sa mère: ‘‘C’est pour cela qu’ils nous la font payer de notre vie.’’

Après ces attentats, nous sont revenues ces lignes de cette auteure: ‘‘Sur le mur de l’école, le mot liberté a été écrit avec de la craie blanche par les petites mains des écoliers – Sur le mur de l’histoire, la liberté a écrit leurs noms avec du sang.’’

Note: Ce livre d’une formidable sensibilité, de celle que ressentent ceux qui ont été éprouvés, ceux qui ont été meurtris dans leur chair, atteints dans leur cœur, a été l’œuvre de cette exilée d’une Syrie martyrisée, publiée par les Éditions Bruno Doucey… début 2013. Comme quoi l’on pouvait être Charlie sans attendre.


Notre photo: Minute de silence, place de la Maison du peuple, au lendemain des attentats perpétrés, instant sobre, digne, empreint de gravité. En contrechamp des prises de vues habituelles, la pendule qui mesure ce temps qui est dédié, un panneau indicateur qui suggère d’autres directions, les paquets cadeaux encore accrochés dans les branches, le Solex d’un autre temps avec son panier en osier d’époque. Une minute de silence et tout le reste du temps pour une réflexion consciente, une réflexion qu’on pourrait croire de tous moments…

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