vendredi 18 juin 2010

Les peintures de Yap et Francis Vilmain: une fête pour l’œil.






Lorsque vous franchissez le portail de la demeure des Vieux Bains, rue du Moulin de la Ruelle, à Provins-Ville basse, c’est déjà une fête pour l’œil. La vision d’ensemble vous renvoie l’image d’une harmonie sereine avec face à l’habitation de caractère des hôtes, la famille Dessery, cette somptueuse bâtisse inscrite aux Monuments Historiques et constituée de bâtiments architecturaux des 12e, 15e, 16e et 17e siècles.
Face à vous, s’offre la vue de jardins en terrasses reliés par des escaliers de pierres monumentaux, l’ensemble actuellement en pleine végétation et fleurs, complétant ce sentiment de paix et de plénitude.
Vous apercevez Véronique Dessery en tenue médiévale assurant d’un bâtiment à l’autre accueil et tâches quotidiennes qui ne manquent pas quand on sait de surcroît, que le gîte que les siens et leurs proches ont fait de cette demeure a obtenu son cinquième épi, ce qui est exceptionnel.

Une parfaite symbiose.
Et, au-delà d’une large allée pavée, les artistes provinois Yap et Francis Vilmain vous invitent à pénétrer dans cette grande salle voûtée composée de huit travées, salle qui, au Moyen-âge abritait les bains publics (d’où, l’Hôtel des Vieux Bains et ses Estuves médiévales). La magie est instantanée, d’autant plus que le visiteur est déjà mis dans les meilleures dispositions, par la vision qu’il en a eue de l’extérieur. Les voûtes, les colonnes, les pierres des murs, les niches, les boiseries et même le sol joliment glacé au ciment, autant d’éléments qui intègrent harmonieusement (religieusement même au sens mystique du terme, qui fait la plus grande part au sentiment et à l’émotion), les œuvres des deux peintres: Yap (Danielle Lebel) qui s’immerge à souhait dans Provins depuis une dizaine d’années et Francis Vilmain qui en est tout pétri depuis son enfance, et dont on pourrait dire plutôt, pour le connaître depuis des lustres, qu’il s’efforce d’en émerger, ce qu’il réussit de temps en temps et nous en sommes convaincus (nous l’espérons en tout cas) de mieux en mieux.
Ceci pour donner une petite idée de ce qui, entre autres, pourrait les différencier et du coup, reconnaître encore plus de sens à leur réalisation commune. Les œuvres de l’une et de l’autre, dont pas mal sont très dimensionnées, sont en parfaite symbiose avec ce site, au point qu’on s’y sent comme dans une cathédrale. Et, c’est avec une approche feutrée, recueillie même, que d’un tableau à l’autre on écoute avec attention et intérêt leurs commentaires.

Différents et proches à la fois.
- Yap dont les œuvres ont gagné en contraste, en couleurs et en vigueur nous traduit son monde plein d’émotion, qui allie le fantastique, le mystique, l’ésotérisme même. Elle nous confie qu’elle peint en écoutant la musique de Mozart, Rimski-Korsakov, Théodorakis…Au-delà du miroir, elle puise dans le passé, voudrait arrêter le temps, tout en ayant conscience de la fragilité et de l’éphémère de sa production, ce qui ne l’empêche de souhaiter laisser une trace… Le bouddhisme qui l’inspire est en écho à son sens aigu de la souffrance humaine et à sa quête de réponses…
- Francis peint les grands thèmes (l’apartheid, la souffrance, l’embrasement du 11 septembre…), s’inspire de la mythologie, grecque notamment (l’enlèvement des Sabines, le lion de Némée, projette une toile sur Styx cette nymphe océanide qui se trouve aux portes de l’enfer, ou encore sur Icare qui pour s’être approché trop du soleil, s’était brûlé les ailes.. Son expression est d’une grande force, traduit l’insoumis, le révolté peut-être, celui qui ne veut vendre son âme. Au fil des ans, ses toiles ont aussi gagné en lumière et en contraste.
- L’une et l’autre, se situent aux extrêmes d’une palette très riche qui leur permet néanmoins une expression à travers laquelle on leur reconnaît de nombreux points communs, particulièrement lorsqu’ils mettent Provins en scène, notamment sous la neige… Ils illustrent parfaitement ce que disait Eugène Delacroix: « Le premier mérite d’un tableau et d’être une fête pour l’œil ».
Ils sanctuarisent les Estuves médiévales de la demeure des Vieux Bains, les samedis, dimanches et lundi, de 15 à 18 heures, jusqu’au samedi 26 juin. Entrée libre et contact au 06.79.37.16.35.

1 commentaire:

  1. bon..et la toile que tu m'avais promis en 1989 ?
    j'ai jamais rien vu....
    Mais ça ne m'empeche pas de ne pas t'oublier.

    CANY

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