jeudi 18 février 2010

Du Salon du Livre de Provins, au Cabaret du Cercle de Chevilly-Larue.




Lors de ce dernier samedi, au Salon du Livre Centre culturel et sportif Saint Ayoul, des Butineurs de Soisy-Bouy, dont on a su depuis qu’il avait enregistré 3000 visiteurs sur le week-end, l’un des auteurs, Hervé Picart (professeur de latin et grec à la fin des années 80 au collège Lelorgne de Savigny et devenu depuis, auteur à succès avec une série dont le héros est un antiquaire enquêteur), s’est retrouvé face aux parents de Marien Tillet, qui lui demandaient une dédicace pour ce fils qui fut l’un de ses nombreux élèves.
S’acquittant de cette dédicace, sur la première page de l’ouvrage que ces derniers venaient d’acquérir, il leur demandait des nouvelles de leur fils. Or Marien, le lendemain se retrouvait avec tout un collectif de la Compagnie du Cercle que dirige Abbi Patrix, pour la dernière représentation de toute une semaine de conte et musique « Le Cabaret du Cercle », au Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue, le fief de la Maison du Conte qu’il dirige aussi.
Pour avoir annoncé les deux événements il y a quelques temps, après le Salon du Livre le samedi, nous étions le lendemain à Chevilly-Larue pour Le Cabaret du Cercle. Et il fallait bien un autre spectacle d’importance pour n’être pas revenu le dimanche à ce formidable Salon en terre provinoise.

Un après-midi enchanteur
Le Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue, malgré ses dimensions imposantes, paraît austère et presqu’anonyme de l’extérieur. Par contre, dès le hall d’accueil, on réalise qu’il a été conçu pour que l’on s’y sente bien. Fonctionnel et chaleureux il est propice aux échanges.
Justement, échanges et petit café en attendant l’ouverture de la salle transformée en un immense cabaret.
Lorsque vous vous y attablez, vous réalisez que les artistes vont se produire tout autour, le public étant invité à s’orienter en fonction du moment.
- (Abbi Patrix qui était venu conter à la fin des années 80, Caveau du Saint Esprit en Ville haute à Provins, alors que Marien Tillet était encore trop jeune pour faire sa connaissance, avait alors fait l’objet d’un article que nous avions rédigé pour une presse régionale hebdomadaire. À la fin du spectacle, il devait nous confier qu’à l’époque, il tournait beaucoup et que désormais c’était sa relève de jeunes artistes conteurs et musiciens qui assurait la continuité)
Pour l’heure, Abbi Patrix invitait le public à fermer les yeux et à faire un vœu: plonger avec la Petite Sirène dans les eaux troubles de la Marne, marcher entre deux ours sur la banquise, laisser ses empreintes sur l’arbre à vœux des Indiens Crees… Invite à un voyage qui s’annonçait comme original entre quotidien et poésie onirique, en ce cabaret festif entremêlant mots et notes, impromptus et petits plats dans les grands.

Un spectacle en trois temps
Pendant plus de deux heures et demi, le spectacle s’est déroulé en trois temps, avec entre chaque, de petits intermèdes savoureux, sucrés en l’occurrence, vu qu’on se situait en milieu d’après-midi.
Tout d’abord, La Petite Sirène quitte la pose alanguie et nostalgique qu’elle avait observé depuis de nombreuses générations, pour les eaux du Val de Marne. Une échappée qui, comme le dit Abbi Patrix lui-même, conduit à une rencontre amoureuse, émouvante et tragique. Et, autour de lui, l’histoire devient musique, avec Étienne Mallet à la contrebasse, Jean-Paul Mallet saxophone et composition (par ailleurs directeur du conservatoire de Chevilly-Larue) et une formation de 30 choristes, le Chœur de Chevilly-Larue dirigé par Michel Souleillet.
À la pause, les pâtisseries du Maghreb étaient venues rejoindre les boissons déjà sur les tables: un moment tout miel, gingembre et autres fruits confis. Le Pas de deux devait enchaîner et tenter de lever le voile sur la Création: qui de l’homme ou de la femme avait fait le premier pas ? Abbi Patrix conte et percussions et Linda Edsjö composition, chant, marimba, vibraphone et percussions, à travers quelques récits du monde, ont guidé le spectateur au plus intime de lui-même, avec une série de premiers pas vers la complicité, l’amour, le voyage, le monde autre, l’éternelle jeunesse…Artistes protéiformes et prolifiques, ils se surpassent l’un l’autre et donnent de l’homme et de la femme une image prodigieuse.
Petite pause de nouveau et l’on retrouve l’une et l’autre pour la séquence finale, entourés de Delphine Noly, Jean-François Vrod , et Marien Tillet, l’ensemble constituant le Quintet de La Compagnie du Cercle, dans une expédition poétique et musicale adaptée, L'Os à vœux, histoire racontée et mise en musique par eux-mêmes, d’après les poèmes narratifs des Indiens Crees. Un grand moment que de retrouver ces polyvalents du mot, du verbe, du son, de la musique, de la gestuelle, de l’expression, dans cette production à plusieurs voix, plurielle à plus d’un titre…
Applaudissements chaleureux, saluts des artistes, applaudissements de nouveau, remerciements d’Abbi Patrix aux différents partenaires précieux et, pour compléter la présentation de la Compagnie, remerciements encore à Sam Mary, Daniel Perraud, Laurence Garcia (lumière, scénographie, costumes) et à Vincent Mahey et Nicolas Robache pour le son.

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