En ce dimanche 20 décembre, trois photos de neige pour tourner la page de cette semaine d’avant Noël. L’une représente Franck Albin, le boulanger ambulant de Saint Brice: ce matin là, dans les hauts du village, rue des Chomettes, il avait fait tout son possible pour assurer sa tournée, mais reconnaissait malgré tout qu’il avait eu du mal dans certains endroits. Aux Cas Rouges, par exemple, il savait bien qu’il ne pourrait reprendre la pénétrante au raidillon du stop, à son retour du quartier. Il nous avait également dit que si le temps ne s’améliorait pas, il serait probablement dans l’obligation de suspendre cette tournée pendant la période d’enneigement. Et ce dimanche justement, une bonne bourrasque nous en a remis une couche…
La deuxième représente des tout jeunes de cette même rue, deux résidants temporaires (des petits fils chez leurs grands-parents), et deux petits voisins, affairés avec entrain à la réalisation d’un Bonhomme de neige, avec l’aide des mamie et papy.
Les petits fils avaient mis en chantier pelles et brouette et se sont vite rendu-compte que cette mécanisation, même accompagnée d’un verbe volontaire, ne donnait pas les résultats escomptés. En leur montrant qu’en roulant au sol une boule de cette poudreuse blanche magique, le travail se faisait en un rien de temps, l’auguste grand-père eut le sentiment de transmettre un savoir antédiluvien, de cette époque où les poissons n’avaient pas encore la forme de petites barrettes rectangulaires que les écoliers de nos banlieues leur prêtent quelquefois dans leurs dessins. Et du coup, les garçonnets firent le rapprochement entre cette capacité qu’a la neige à s’agréger et le phénomène des avalanches vues au cinéma ou à la télévision…
La troisième photo représente ce Bonhomme de neige, fruit de leur enthousiasme et de leur mise en commun: l’un eut l’idée des petites pommes du Japon encore sur l’arbre proche pour faire les yeux (d’autant plus que les restes des sépales et étamines, à l’opposé du pédoncule, figuraient joliment l’iris), un autre ayant celle d’utiliser les marrons ramassés de l’automne, pour boutonner son manteau blanc… La bourrasque survenant à ce moment là, ne laissant pas le temps de mettre en forme l’idée des autres, des bâtons en guise de bras et pourquoi pas un balais de paille?
Tous s’accordant pour la pose photographique finale et souhaiter un bon Noël…
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