mercredi 2 décembre 2009

Il marche à la baguette et il voudrait que cela dure…


Depuis début septembre, Franck Albin que son épouse Sandra accompagne quelquefois, sillonne au volant de son utilitaire les rues de Saint Brice, mais pas que… Sur son périple il inscrivait aussi les communes de Léchelle, Louan, Villegruis, Fontaine sous Montaiguillon, Beauchery, Mortery, Rouilly la Bretonnière !
Mieux encore, il essaie de coller au terrain et on peut le retrouver tous les jeudis après-midi de 15h à 17 heures, en statique avec sur son étal, en plus des baguettes, pains, viennoiseries et épicerie sèche, des légumes. Même chose les vendredis après-midi à Soisy-Bouy. Et puis, on peut lui passer commande d’un jour sur l’autre: les commerçants avec lesquels il travaille lui fournissent alors de quoi satisfaire ses clients. Il n’y a pas à dire, il trime !
Lors de la dernière séance du conseil municipal du 23 novembre dernier, le maire Armel Lafontaine a lu la lettre que Franck Albin avait adressée en mairie et par laquelle il souhaitait une aide, voire une subvention. La question sera étudiée en réunion de travail et la réponse interviendra après délibération. (On peut supposer que la prochaine séance du conseil municipal, sauf circonstance ou urgence particulières n’interviendra que l’année prochaine, probablement début janvier. À l’occasion des vœux du maire ?).
À la lecture de la lettre, nous avons cru percevoir comme une légère disposition à ne pas donner de suite favorable. Certes, on risque de créer un appel d’air (c’est une expression qu’utilisent beaucoup nos grands élus de politique, ces temps-ci !) et, si pour éviter qu’il soit un jour dans le pétrin, on lui accorde une subvention, quelle tentation pour tous ceux à venir, de faire de la sorte, en arguant d’un précédent… Analyse légitime, quand on assure les finances et la marche d’une commune. Mais le mieux peut être quelquefois l’ennemi du bien!
Voir les choses autrement
Il y a peut-être quelques aspects sur lesquels il peut sembler intéressant de rebondir :
- Si au lieu de parler d’aider celui qui n’est qu’un relai entre des commerçants et les personnes qui le voient s’arrêter tous les matins (sauf le mercredi) devant leur portail, on évoquait le service rendu à toutes les personnes âgées (et Saint Brice en compte pas mal !), à toutes les personnes à mobilité réduite (il y en a aussi), à toutes les mamans qui en plus de devoir aller travailler, assurent la conduite à l’école de leurs enfants et ne peuvent faire les courses que le samedi après-midi (elles sont en nombre), et les quelques papas qui assurent aussi, on parlait d’aider non pas le porteur de pains, mais tous ces usagers en question ? Cela deviendrait une nécessité de solidarité envers un ensemble et non vis-à-vis d’une seule personne.
- Et puisque l’on parle de plus en plus de solidarité, il faut peut-être penser que si cette initiative tient la route à Saint Brice, elle permet par un effet de tiroir d’assurer un maximum de chance de fonctionner dans les communes environnantes, qui n’ont pas la chance d’être aussi proches de Provins ?
- Sans oublier qu’il nous faudrait trouver quelque chose d’autre pour se rencontrer le matin, à l’arrière d’un fourgon entre gens du quartier. Ce n’est quand même pas mal de pouvoir se retrouver même sous la pluie, et à défaut de refaire le monde, de pouvoir au moins échanger sur la vie de notre village…

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