dimanche 11 octobre 2009

« Tronche de cake », quèsaco ?



En fait, tout ça est de la faute d’un pique-nique pris au retour d’une balade en forêt et dans la campagne environnante. Nous fûmes fort gentiment invité à partager une tranche de cake et il faut croire que dans ce cadre bucolique de l’aire de détente des Petites Pierres de la forêt de Sourdun, cette proposition s’habillait d’une sonorité particulière, à notre oreille. En y pensant nous fîmes même un parallèle avec l’expression « tronche de cake ».
Il devait y avoir quelque chose de commun…
Nos investigations nous ont conduits à l’expression "tête de nœud" dont la signification est dite identique. Cette dernière semble être citée pour la première fois par Aristide Bruant en 1901.
Le 'nœud' est ici un mot d'argot de la fin du 19ème siècle qui désigne le pénis, par allusion au 'nœud' dans le bois qui est très dur. La "tête de nœud" est donc le 'gland', ce qui explique aussi qu'on traite parfois quelqu'un de "pauvre gland" pour dire de lui qu’il est un peu bête.
Dans notre expression, le cake viendrait du remplacement de 'nœud' par une déformation du mot équivalent en occitan, 'quéco'.
Quant à l'explication de tronche à la place de 'tête', cela viendrait de la combinaison de deux choses :
• De l'argot "tronche" qui désigne la tête, entre autres (en partant d'un mot datant de la fin du 16ème siècle !)
• D’un jeu de mots basé sur 'tranche de cake'.
- Tronche de cake n'est donc jamais qu'une traduction en 'argoccitan' de "tête de nœud'' et en ce qui nous concerne nous nous rendons compte une fois encore que les mots arrivent à parler au-delà des mots même.


Légende: Le terme « Quèsaco » utilisé dans notre titre vient aussi d’un argot provincial qui veut dire « c’est quoi, qu’est-ce que c’est ? ». Sur notre photo, une nodosité arboricole: à travers leurs cicatrices, leurs formes tourmentées, leurs plaies, quelques fois un nœud comme ici, les arbres nous parlent, mine de rien.

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